Gilets Jaunes

En octobre 2018, alors que les prix des carburants sont au plus haut, deux chauffeurs routiers lancent un appel à manifester. Cette grogne s’adresse au gouvernement, qui pour motif de transition écologique, créé une taxe supplémentaire sur les carburants pour 2019. C’est ‘’la goutte de carburant qui fait déborder le réservoir !’’, après la limitation à 80 km/h sur les routes départementales, mise en application quelques mois plus tôt.

Ce mouvement adopte comme symbole et signe de ralliement, le gilet jaune (objet imposé par le gouvernement précédent à tous les automobilistes).

Rapidement le mouvement s’organise en mettant en place des blocages filtrant dans les ronds-points, et la première manifestation d’ampleur nationale a lieu le 17 novembre dernier.

Depuis cette date, tous les samedis, des manifestations sont organisées dans tout le pays et notamment à Paris. Malheureusement, des groupes de casseurs qui sévissent dans la capitale et quelques grandes villes, viennent polluer ces manifestations. Certains gilets jaunes se laissent entraîner dans cette violence, même si l’immense majorité est pacifique. Le gouvernement et les médias mainstream instrumentalisent la violence ainsi générée pour discréditer le mouvement, sans aucun résultat. Les français dans leur grande majorité continuent de soutenir cette révolte. La violence atteindra son paroxysme lors des manifestations des 8 et 15 décembre. Les deux samedis suivants voient une moindre participation des manifestants lors de ces journées nationales, faisant dire à l’exécutif que le mouvement s’essouffle. En réalité, l’attentat de Strasbourg du 11 décembre a certainement un impact et les 2 samedis suivants, proches des fêtes de fin d’année, participent à la baisse de la fréquentation. Mais 2019 voit la reprise de la contestation et de samedi en samedi, la participation progresse à nouveau. Nous serons ce samedi à l’acte 10 du mouvement des gilets jaunes.

La répression policière est très dure. Elle fait usage d’armes interdites dans les manifestations des autres pays européens (flash ball, grenades de désencerclement, canon à eau, chars de la gendarmerie, …) Les blessés sont nombreux à ce jour (plus de 200). Les mutilations sont importantes : 12 personnes ont perdu un œil suite à des tirs de flash ball à hauteur du visage, 4 mains arrachées, une dame âgée est morte à la fenêtre de son domicile suite à un tir de grenade.

Les arrestations sont nombreuses, plusieurs milliers. Des membres des forces de l’ordre sont blessés, moins gravement cependant.

Mais les réunions sur les ronds-points et les journées de grande manifestation sont des lieux de rencontre et d’échange. Très vite, les gilets jaunes prennent conscience de la situation de pauvreté de beaucoup de nos concitoyens et du mépris de l’exécutif à leur encontre. Ils demandent systématiquement la démission du Président Macron.

Plus encore, ils élaborent les contours d’une nouvelle gouvernance du pays par

  • la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC),
  • la réduction du nombre de représentants,
  • la proportionnelle dans les élections,
  • la possibilité de révoquer les élus en cas de faute grave ou de décisions contraires à l’intérêt du peuple.

L’élection d’un représentant ne doit plus constituer la signature d’un blanc-seing pour la durée d’un mandat pendant lequel l’élu ferait ce que bon lui semble. Il doit être une force de proposition et le metteur en œuvre des actions demandées par le peuple.

Les revendications portent aussi sur une plus grande justice sociale, notamment une meilleure répartition des richesses produites par le pays, une augmentation immédiate des petits salaires, la fin de la non-indexation des retraites, l’abandon de la hausse de la CSG sur les retraites.

Cette justice sociale doit s’accompagner d’une plus grande justice fiscale. Les gilets jaunes réclament le retour à l’ISF (impôt sur la fortune financière et immobilière) et l’abandon de l’ISI (impôt sur la fortune immobilière seulement). Cette mesure à une portée symbolique que l’exécutif ne comprend pas et qu’il défend avec des arguments techniques. Faisant le lien entre justice sociale et justice fiscale, les gilets jaunes réclament la baisse, voire l’annulation de la TVA sur les produits de première nécessité, dont les produits alimentaires de base.

Face à ces revendications, la présidence et le gouvernement campent sur leur position et veulent maintenir le cap de leurs réformes contre vents et marées.

Quelques mesures sont annoncées, hausse du SMIC de 100€ au 1er janvier 2019 qui s’avère en fait n’être que l’augmentation automatique en fonction de l’indice des prix (1,8%) et une prime d’activité pour le reste. Seulement, la prime d’activité sera versée par la CAF, sur demande expresse, et seuls les couples ne disposant que d’un revenu peuvent y prétendre.

La suppression des charges sociales et de la fiscalité sur les heures supplémentaires. Cette mesure avait été mise en place par Nicolas Sarkosy, puis annulée par François Hollande. Mais tous les salariés n’ont pas la possibilité d’effectuer des heures supplémentaires, cela dépend de l’entreprise. D’autre part ces heures étant exemptées de cotisations sociales, elles n’entreront pas dans le calcul du montant de la retraite.

Suspension de la hausse des carburants pour une durée non fixée.

M.Macron demande aux patrons qui le peuvent de verser une prime à leurs salariés. Encore une mesure partielle.

Ces mesures ne satisfont pas les gilets jaunes qui continuent leurs manifestations.

M. Macron propose un grand débat national pour libérer la parole, débat organisé par les maires des communes, mais les contours de cette concertation sont tellement verrouillés et les conclusions qui en seront tirées tellement incertaines, qu’à l’heure actuelle, une immense majorité des français dédaigne cette concertation. D’ailleurs, notre Maire a décidé, lui, de ne pas l’organiser, ni même de mettre à disposition des administrés un cahier de doléances.

Bourbonne Info qui adhère à une grande partie de ces revendications et les fait siennes, vous propose un grand débat municipal jusqu’à fin mars.

Par le biais de notre site, vous pourrez émettre dans la rubrique commentaires de cet article, toutes vos doléances, vos souhaits, les projets que vous aimeriez voir aboutir dans notre commune. Il n’y a pas de sujet interdit.

Nous publierons vos commentaires, hormis ceux qui contreviendraient à notre charte. En Avril nous ferons une synthèse de vos revendications réalisables que nous soumettrons à votre approbation.

Votre cahier de doléances

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